Autriche

L’Autriche est une destination touristique par excellence : des paysages grandioses, une richesse exceptionnelle en monuments et musées, des loisirs sportifs d’hiver comme d’été.
Situé tout à fait à l’ouest de l’Autriche, le Vorarlberg offre des paysages d’une diversité spectaculaire. Les glaciers du massif de la Silvretta descendent jusqu’aux rives du lac de Constance, offrant ainsi un spectacle contrastant avec sa végétation luxuriante.
Province située au cœur des Grandes Alpes, le Tyrol est la région la plus montagneuse de toutes, avec ses forêts, ses villages et ses alpages, et de splendides vallées et lacs de montagne. En été, c’est une destination très courue pour les randonnées pédestres ; en hiver, elle offre toute la palette des sports d’hiver.
Randonnées en Autriche

Repères

Population

8,4 millions d’habitants.

 Superficie

83 859 km2.

 Capitale

Vienne.

 Villes principales

Graz, Linz, Salzbourg, Innsbruck.

 Point culminant

Grossglockner (3 798 m).

 Langues

allemand (off.), croate, hongrois, slovène.

 Religions

catholiques (73,6 %), musulmans (5 %), protestants (4,7 %), orthodoxes (2,2 %), bouddhistes (0,1 %), juifs (0,1 %), autres (3 %).

 Décalage horaire

aucun décalage horaire par rapport à la France. UTC/GMT : + 1 h.

Géographie

Située au cœur de l’Europe, l’Autriche possède des frontières communes avec l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, l’Italie, la Suisse et le Liechtenstein. C’est de fait un espace de transit entre les grands centres économiques et culturels de l’Europe auxquels elle est reliée par son réseau routier et ferroviaire ainsi que par le Danube, rattaché aujourd’hui au Rhin par le canal de l’Europe.
Les trois quarts du territoire national sont recouverts de montagnes (Préalpes de Bavière, de Salzbourg, Alpes de Carinthie, de Styrie, des Tauern et du Tyrol). Les régions subalpines se limitent à quelques plaines étroites et au bassin du Danube. On observe une zone très élevée, les Hohe Tauern, qui culminent au Grossglockner et dont l’altitude décroît vers l’est.
Le Danube traverse le pays sur une longueur de 350 km et sa vallée sépare les Alpes du massif de Bohême constitué par une succession de bassins (Linz).
Les Alpes autrichiennes sont percées par des cols dont les plus importants sont le col de Brenner et celui de Semmering.

Climat

L’Autriche est un pays soumis à des influences climatiques diverses : au nord, un climat continental ; dans les hauts massifs de l’ouest, un climat alpin avec de très grands écarts de température et des chutes de neige abondantes ; l’est, qui appartient déjà à la plaine hongroise, a un climat caractérisé par un printemps court et un automne sec et beau.
Le climat varie en fonction de l’altitude. Les régions de montagne bénéficient partiellement des effets modérateurs des vents atlantiques. En hiver, l’air froid stagne et s’accumule dans les vallées. Les températures moyennes annuelles du pays varient d’environ 6,7 °C à 8,9 °C suivant les régions et les précipitations moyennes annuelles se situent entre 1 016 et 1 270 mm. Les écarts de température sont très brusques (variations de plus de 10 °C en l’espace de quelques heures), les sautes de pression également. L’enneigement s’étend sur 150 à 200 jours par an.
Le relief a une incidence majeure sur les changements de temps et joue sur l’organisation de la vie sociale, culturelle et économique de ces régions. Les montagnes, par leur altitude, ont le pouvoir de retenir les nuages, de forcer les précipitations dans certaines vallées et d’en préserver d’autres. Aussi nous sommes amené à parcourir des vallées verdoyantes et arrosées, et d’autres plus sèches. Nous rencontrons des microclimats étonnants qui protègent des espèces de plantes et d’animaux remarquables. D’un versant à un autre, et pourtant dans le même massif, les conditions météorologiques peuvent être radicalement différentes sous l’influence du relief, de la direction du vent et des températures. Il suffit parfois de basculer dans la vallée voisine pour trouver des conditions agréables, totalement opposées.

La météo
Le temps change vite, c’est un élément à prendre au sérieux dans l’organisation de votre voyage et dans le choix de vos randonnées. Au cours d’une même journée, et selon l’altitude, vous pouvez bénéficier d’un splendide soleil et d’une température estivale, mais aussi subir une tempête de neige et des températures glaciales. Soyez prévoyant, un brusque changement de température au cours d’une randonnée est toujours possible. Lorsque vous partez en montagne, vous devez impérativement emporter dans votre sac à dos un minimum d’affaires pour vous protéger du froid ou du soleil.

Économie

La contribution de l’agriculture et de la sylviculture au produit intérieur brut (2 %) est nettement inférieure à leur part dans la population active, grâce à la pluriactivité de nombreux agriculteurs/forestiers, notamment en montagne, où le tourisme, l’artisanat, voire l’industrie, apportent des compléments de revenus : les deux tiers des exploitations agricoles et sylvicoles font l’objet d’un travail à temps partiel. L’Autriche dispose de productions relativement diversifiées, allant des céréales (blé, maïs, orge) à l’élevage (bovins, porcins) en passant par la betterave à sucre, le vin et les arbres fruitiers, sans oublier la pomme de terre.
Jusqu’en 1990, l’industrie a connu un développement extrêmement rapide. L’un des secrets de cette réussite réside dans la capacité de l’Autriche à exploiter avec souplesse et opiniâtreté les ressources du pays, au premier rang desquelles une main-d'œuvre hautement qualifiée. Ainsi s’est développé un tissu industriel diversifié, formé principalement de petites et moyennes entreprises. Beaucoup d'entre elles occupent des niches technologiques – et, dans une moindre mesure, artistiques – où le savoir-faire est essentiel. Celui-ci permet également à l’Autriche d'être très performante en matière d’ingénierie.
L’énergie, jadis fournie par des ressources locales (charbon, lignite, hydroélectricité), est devenue plus dépendante des hydrocarbures, dont l’Autriche n’est que faiblement productrice. Comme l’Autriche s'est interdit toute production d’énergie nucléaire (référendum de 1978), sa balance énergétique est fortement déficitaire, malgré un effort considérable et continu en faveur de l’hydroélectricité.
Le tourisme occupe une place déterminante grâce à un potentiel remarquable et bien valorisé : la montagne et les activités sportives qu’elle génère constituent son principal atout, tandis que l’histoire exceptionnelle du pays a laissé de multiples vestiges, tous soigneusement mis en valeur. Le patrimoine architectural, notamment baroque, est considérable, en particulier à Vienne. Le pays organise également de nombreux festivals de musique et d’art lyrique, le célèbre festival de Salzbourg, dédié à Mozart, attirant les mélomanes du monde entier.

Société

La population autrichienne est urbanisée à 66 % et quasiment un tiers vit dans les métropoles que sont Vienne, Graz, Linz, Salzbourg et Innsbruck, même si le développement du Vorarlberg et du Tyrol tend à réduire l’hypertrophie de Vienne héritée de l’époque impériale.
La densité de population est de 96 habitants au km2, ce qui est un taux moyen pour l’Europe mais élevé pour un pays de montagnes.
La population autrichienne est essentiellement germanophone. Par le passé, le pays était un creuset ethnique : aux populations rhéto-illyriennes sont venus s’ajouter les peuples germaniques ; puis, du temps des Habsbourg, les peuples intégrés à l’empire : Croates, Magyars, Slovènes, Tchèques ainsi qu’un petit nombre d’Italiens, de Serbes et de Roumains. Après la Seconde Guerre mondiale, un afflux de réfugiés allemands venus d’Europe centrale et de l’Est a permis au pays de voir sa démographie renforcée par un mouvement de migration soutenu.

L'histoire du pays

L'histoire
Depuis le néolithique, la présence des hommes est attestée sur les territoires de la future Autriche. De 15 avant J.-C. jusqu'à la fin du Ve siècle, les Romains s'établissent durablement. A partir du IVe siècle, débutent les invasions germaniques. Au VIe siècle, le pays est partiellement conquis par une population proto-mongole venue d'Asie centrale, les Avars. A la limite des territoires envahis par les Barbares, l'évêché de Salzbourg est fondé en 739. En 803, Charlemagne détruit l'Empire avar et crée l'Ostmark (marche d'Autriche), il s'agit sans doute là de l'acte de naissance de l'Autriche.
Dès 976, la marche d'Autriche est destinée à protéger l'Empire germanique des incursions et des ambitions de la Hongrie et de la Bohême. Les Babenberg, qui ont au départ le titre de margrave (comte de la marche), obtiennent de l'empereur que l'Österreich soit érigé en duché (1156) et bénéficie d'une certaine autonomie. Sous leur autorité, et avec les nobles bavarois dont ils s'entourent, le pays jouit d'une grande prospérité : construction de nombreux monastères et mise en culture des terres vierges, développement du commerce avec l'Italie. Diverses conquêtes agrandissent le territoire.
Les Habsbourg, à l'origine simples titulaires de fiefs en Alsace et en Suisse alémanique, vont connaître une destinée exceptionnelle : non seulement ils régneront sur l'Autriche et ses possessions pendant plus de six siècles, mais ils assumeront la charge d'empereur germanique à partir de 1438 et jusqu'à la disparition de ce titre, en 1806 – à l'exception cependant d'une période de 130 années (1308-1438). Le titre de souveraineté des Habsbourg sur l'Autriche reste pendant des siècles celui de duc, puis d'archiduc, et non d'empereur. L'Empire d'Autriche n'est en effet créé qu'en 1804, lorsque le Saint Empire romain germanique est déjà condamné à disparaître. Maximilien Ier épouse, en 1477, Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, qui apporte les Pays-Bas et la Franche-Comté aux Habsbourg. Son petit-fils, Philippe le Beau, épouse, en 1496, Jeanne la Folle, fille de Ferdinand le Catholique, roi de Castille et d'Aragon, de Sicile et de Naples. Leur successeur, Charles Quint, va ainsi devenir le maître d'un empire "sur lequel le soleil ne se couche jamais". La même politique de mariages est menée à l'Est avec les Jagellon, rois de Bohême, de Pologne et de Hongrie, ce qui annonce la mainmise de l'Autriche sur l'Europe centrale. Cet expansionnisme ne peut que se heurter à des intérêts divergents, et, pour plusieurs siècles, les Habsbourg doivent faire face à deux adversaires extérieurs, les Turcs et la France, tout en luttant pour imposer leur autorité sur un ensemble étatique extrêmement hétérogène. Ainsi, Charles Quint doit compter avec le roi de France, François Ier, auquel l'opposeront pas moins de quatre guerres, et avec les Turcs. Au début du XVIIIe siècle, la maison d'Autriche est au faîte de sa puissance : à la tête de l'Empire allemand, elle est aussi souveraine directe d'un ensemble d'Etats correspondant aux actuelles Républiques autrichienne, tchèque, slovaque, hongroise et à une partie de la Pologne, de l'Italie, de l'ex-Yougoslavie et de la Roumanie. Cet ensemble est disparate, notamment sur le plan linguistique – Tchèques et Hongrois mènent un combat continu pour faire reconnaître leur langue face à l'allemand –, et la réforme protestante donne l'occasion aux peuples soumis de prendre leurs distances vis-à-vis des très catholiques Habsbourg.
Dès le début de son règne, à partir du premier quart du XVIe siècle, le futur empereur Ferdinand Ier met en place des institutions qui, tout en visant à assurer sa prééminence, tiennent compte des traditions locales et s'appuient sur le haut clergé et sur la noblesse. L'appareil de souveraineté créé est sans doute fort lourd, mais il est souple et ménage les susceptibilités des puissants. Il perdurera d'ailleurs jusqu'à la révolution de 1848. Le peuple est évidemment tenu à l'écart du pouvoir et la petite noblesse n'est guère plus considérée. La Réforme connaît un succès immédiat et le protestantisme se répand dans les Etats de la maison d'Autriche. Charles Quint, après avoir combattu les princes protestants (soutenus par la France, qui voyait là l'occasion d'affaiblir la puissance impériale), doit finalement accepter la paix d'Augsbourg (1555), qui accorde aux souverains des Etats membres de l'Empire le droit de choisir leur religion et de l'imposer à leurs sujets. Allemand à l'origine, le conflit de la guerre de Trente Ans prend une dimension européenne avec l'intervention des puissances étrangères (Danemark, Suède, Espagne, France), et se termine par un affaiblissement du pouvoir impérial avec les traités de Westphalie en 1648. La lutte contre le protestantisme ne se limite pas à la guerre, les protestants tchèques sont sommés de se convertir, ou de quitter le pays. L'intervention française dans la guerre de Trente Ans, à partir de 1635, marque le début d'un face à face armé, qui ne prendra fin, à l'exception de quelques épisodes, qu'après la Seconde Guerre mondiale. Charles VI est confronté à un problème de succession : la sienne propre. N'ayant pas d'héritier mâle, il désigne par la Pragmatique Sanction de 1713 sa fille Marie-Thérèse pour lui succéder. D'abord entérinée par les puissances européennes, la Pragmatique Sanction est dénoncée dès sa mort, en 1740, immédiatement suivie par la guerre de Succession d'Autriche, qui s'achève en 1748. L'âme de la coalition anti-autrichienne est cette fois un Allemand, un Hohenzollern, Frédéric II, qui vient de monter sur le trône de Prusse. La validité de la Pragmatique Sanction est reconnue, mais la guerre se termine au bénéfice de Frédéric II : il s'approprie la Silésie, qui dépendait de la maison d'Autriche. La rivalité austro-prussienne devient la nouvelle donnée fondamentale de l'histoire européenne.
Par son mariage avec François de Lorraine (1736), qui a dû céder son duché héréditaire à Stanislas Leszczyski en échange du grand-duché de Toscane et qui devient, en 1745, l'empereur germanique François Ier, l'archiduchesse Marie-Thérèse (1717-1780) fonde la branche des Habsbourg-Lorraine, qui régnera sur l'Autriche jusqu'en 1918. Elle ne laisse pas à son mari le soin de gouverner ses Etats, et avec l'aide de son conseiller Haugwitz, puis de Kaunitz, elle les réorganise dans un sens centralisateur : création de la chancellerie d'Etat (affaires étrangères), de la Cour suprême (justice), du commissariat de la Guerre et du directoire de l'Intérieur ; en même temps, elle favorise la germanisation de certains Etats (rédaction d'un code pénal unique, colonisation de terres par des Allemands). En 1761, elle institue un Conseil d'Etat, destiné à limiter le pouvoir des diètes, et développe une bureaucratie et un corps d'officiers fidèles à la dynastie. Marie-Thérèse, dotée d'un grand sens politique, sait pourtant ménager les particularismes de la Hongrie (dont elle obtient un soutien décisif dans sa lutte contre la Prusse), des Pays-Bas et du Milanais. Sur le plan religieux, elle maintient la tradition des Habsbourg, en favorisant le catholicisme avec intolérance. En politique étrangère, elle désire plus que tout prendre sa revanche sur la Prusse et n'hésite pas à se rapprocher de la France, ce dont témoignera le mariage de sa fille Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI en 1770. Avec la France, et forte de l'appui de la Russie, de l'Espagne, de la Suède et de la Saxe, elle déclenche contre la Prusse, alliée à l'Angleterre et au Hanovre, ce qui deviendra la guerre de Sept Ans (1756-1763). L'échec est sévère : l'Autriche doit renoncer définitivement à la Silésie (traité de Hubertsbourg) et la France à l'essentiel de son domaine colonial (traité de Paris) : tout est en place pour que l'Angleterre devienne la première puissance du monde. Joseph II (1741-1790), fils aîné de Marie-Thérèse, devient empereur à la mort de son père, en 1765. Mais il lui faut attendre la disparition de Marie-Thérèse, en 1780, pour assurer la plénitude des pouvoirs. S'il assume la continuité de l'héritage (centralisation, germanisation), adepte des Lumières, ses réformes audacieuses – abolition du servage et de la corvée, tolérance religieuse, institution du mariage civil, fonctionnarisation du clergé séculier – lui valent l'hostilité des puissants, tout en heurtant le traditionalisme religieux du peuple. Contradictoire et sans doute prématurée, la modernisation entreprise par Joseph II est un échec. La fin de son règne est difficile : allié de la Russie, il est entraîné dans une guerre incertaine contre les Turcs.
Le court règne de son frère Léopold (1790-1792) est consacré à une reprise en main de la situation. Mais, en France, la Révolution a éclaté. La lutte contre la contagion des idées libérales va devenir l'obsession de son successeur, son fils François, par ailleurs horrifié du sort réservé à sa tante Marie-Antoinette et à Louis XVI. Jusqu'à Wagram (1809), l'Autriche va de défaite en défaite. Elle perd ses possessions d'Italie, des Pays-Bas et de la rive gauche du Rhin. Le Saint Empire romain germanique disparaît en 1806. François II, empereur d'Allemagne, devient alors François Ier, empereur d'Autriche, titre créé en 1804. Napoléon, dictant alors ses conditions à l'Europe, épouse Marie-Louise, la fille de François d'Autriche. La France et l'Autriche sont pour la troisième fois alliées, mais tout aussi provisoirement que par le passé. Dès 1813, en effet, Metternich, le chancelier autrichien, fait basculer à nouveau son pays dans la coalition anti-française.
Le congrès de Vienne, dont Metternich est l'âme, replace l'Autriche aux tout premiers rangs qui retrouve ses possessions perdues, à l'exception des Pays-Bas (Belgique), et s'approprie la Lombardie-Vénétie. Il consacre aussi le retour à l'ordre ancien. Mais les choses ne sont plus tout à fait comme avant : le Saint Empire est remplacé par la Confédération germanique, la Prusse prépare son unité politique grâce à une politique d'union douanière (Deutscher Zollverein), dont l'Autriche est exclue ; en outre, la Révolution française a semé des idées nouvelles. On admet de moins en moins l'absolutisme, et le nationalisme gagne les esprits. Ces sentiments sont totalement étrangers à l'empereur, à Metternich, à la cour de Vienne, à l'armée, au clergé. L'Autriche, très hétérogène, va être soumise à de fortes tensions internes, qui la conduiront au bord de la désagrégation, malgré la police et la censure, devenues les armes principales du régime : en 1840, les Hongrois ont obtenu l'introduction du magyar comme langue officielle, le réveil du sentiment national tchèque est devenu une réalité populaire. En 1848, Vienne se soulève et chasse Metternich. L'empereur Ferdinand Ier promet une constitution et des réformes libérales. Des mouvements révolutionnaires éclatent en Italie, en Hongrie, à Prague. L'empereur fuit. L'insurrection de Prague est réprimée.
Ferdinand abdique en faveur de son neveu François-Joseph. Le nouvel empereur et son chancelier le prince Schwarzenberg s'emploient à casser définitivement et sans ménagement l'esprit révolutionnaire et les velléités d'indépendance des nations de l'Empire autrichien. Les Piémontais sont battus, les Hongrois capitulent, les réformes libérales de 1848 sont abolies et un régime néo-absolutiste est instauré. Cette attitude réactionnaire, qui ne tient aucun compte de l'évolution des mentalités, va précipiter le déclin de l'Empire. Après une série d'échecs qui s'achèvent par la meurtrière défaite de Solférino, l'Autriche perd la Lombardie ; en 1866, la Prusse, qui veut s'imposer définitivement en Allemagne, s'allie avec l'Italie, et écrase les Autrichiens à Sadowa. La Confédération germanique est dissoute, et un nouvel Empire allemand naît, sous l'autorité de la Prusse (1871). Les Hohenzollern ont pris le pas sur les Habsbourg.
Ces luttes ont affaibli l'Empire et François-Joseph est amené à faire des concessions : la Hongrie est restaurée en tant que royaume dans ses limites historiques et dotée d'une Constitution, d'un Parlement et de ministres responsables devant lui, le reste des possessions autrichiennes constitue l'Empire d'Autriche, ou Cisleithanie (la Hongrie formant la Transleithanie). Les deux nouveaux Etats sont liés par la personne du souverain (l'empereur François-Joseph est couronné roi de Hongrie à Budapest) et par trois ministères communs : Affaires étrangères, Finances et Guerre.
Jusqu'au déclenchement de la Grande Guerre, le rayonnement culturel de Vienne est considérable. Transformée par de grands travaux, en plein essor démographique (900 000 habitants en 1869, 2 millions en 1910), elle est la plus musicienne des capitales européennes (Strauss, Brahms, Mahler, Bruckner, Schoenberg, etc.), elle abrite des peintres inspirés (Klimt, Schiele), des architectes novateurs (Otto Wagner, Adolf Loos), des scientifiques renommés et de grands intellectuels (Sigmund Freud, Stefan Zweig, etc.). Une vie politique moderne se développe, aboutissant à l'adoption du suffrage universel masculin en Cisleithanie en 1907. Les choses bougent aussi à Prague, à Budapest, à Cracovie, où se renforcent les sentiments nationaux qu'exaltent artistes, écrivains et architectes. Les Tchèques s'opposent particulièrement au pouvoir central, la question des minorités issues de groupes extérieurs à l'Empire (Ukrainiens, Serbes, Roumains, Italiens) qui ont conservé leurs spécificités linguistiques et religieuses s'exacerbe. Le problème prend une dimension internationale quand François-Joseph décide d'occuper la Bosnie-Herzégovine (1878), s'attirant ainsi l'hostilité du nouvel Etat serbe et celle de l'allié privilégié de ce dernier, la Russie. Six ans plus tard, l'attentat de Sarajevo contre l'archiduc François-Ferdinand entraîne l'Europe dans la Première Guerre mondiale.
S'appuyant sur le principe des nationalités, les traités d'après-guerre donnent naissance à de nouveaux Etats fondés sur des bases linguistiques et culturelles. Mais une exception est faite pour l'Autriche, la Constitution de 1920 dote le pays d'un régime fédéral et les chrétiens-sociaux accèdent au pouvoir, qu'ils conserveront jusqu'à 1938. La vie du nouvel Etat est dès lors dominée par deux problèmes majeurs : l'économie et la question allemande. Le pays doit désormais produire ce qui était autrefois fourni par la Hongrie et la Bohême, ce qui amène le gouvernement à prendre des mesures d'austérité impopulaires et que complique encore la grande crise de 1929. Ainsi, les tensions sociales, que double, sur le plan politique, la rivalité entre les chrétiens-sociaux (représentant le monde rural et les classes moyennes) et les sociaux-démocrates – dont le fief est "Vienne la rouge" – s'exacerbent. Les affrontements politiques prennent une tournure inquiétante, avec la constitution de milices à gauche et à l'extrême droite. Ce contexte désastreux ne pouvait que préparer un terrain favorable au développement de la propagande nazie. Engelbert Dollfuss, devenu chancelier en 1932, combat à la fois la gauche et l'extrême droite. Par la Constitution de 1934, il instaure un régime autoritaire, il s'oppose aux prétentions de Hitler, en s'appuyant sur Mussolini. Mais Dollfuss est assassiné par des groupes nazis. Kurt von Schuschnigg, qui lui succède, poursuit la politique de résistance aux hitlériens, mais les conditions ont changé : l'Allemagne se renforce, Mussolini, devenu son allié, ne s'oppose plus à l'Anschluss (rattachement de l'Autriche à l'Allemagne), et les démocraties occidentales renoncent à soutenir l'indépendance de la République. Convoqué en 1938 à Berchtesgaden par Hitler, Kurt von Schuschnigg est obligé d'accepter un nazi autrichien, l'avocat Arthur Seyss-Inquart, comme ministre de l'Intérieur, puis doit démissionner. L'armée allemande entre en Autriche, l'Anschluss est proclamé. L'Autriche devient une simple province du Reich, l'Ostmark (marche de l'Est), administrée par un gouverneur qui dépend directement de Berlin. L'amalgame austro-allemand est pratiqué dans l'administration et l'armée, le plus souvent au profit des Allemands. L'économie connaît un certain essor, mais ce développement est entièrement mobilisé pour l'effort de guerre. L'opposition catholique et sociale-démocrate, bien que décimée, réussit à survivre clandestinement et quelques groupes de partisans apparaissent, en 1943, dans les montagnes.
A la fin du conflit, l'armée Rouge pénètre en Autriche, suivie par les Occidentaux. Comme l'Allemagne, l'Autriche est divisée en quatre zones d'occupation, et Vienne, comme Berlin, en quatre secteurs. Mais les Alliés, considérant que l'Anschluss a été réalisé par la force, vont la traiter avec bienveillance. En 1945, avec l'accord des Soviétiques, l'indépendance est proclamée, la république rétablie et la Constitution de 1920 remise en vigueur. Les élections de 1945 qui donnent l'avantage aux conservateurs aboutissent à la constitution d'un gouvernement de coalition ÖVP-SPÖ. Ainsi naît la grande coalition (socialistes et conservateurs) qui va diriger le pays pendant vingt ans et faire de l'Autriche un modèle de société sociale-démocrate. Par le mémorandum de Moscou (1955), la neutralité permanente de l'Autriche est proclamée, ce qui vaut à Vienne de devenir le siège d'organisations internationales. La neutralité convient à une opinion publique plus attachée à la qualité de la vie qu'à une quelconque volonté de puissance, mais elle tient l'Autriche à la marge du grand mouvement d'unification européenne qui s'engage, avec la signature du traité de Rome, en 1957.
Nettement battus aux législatives de 1966, les socialistes doivent accepter la formation d'un cabinet conservateur qui marque la fin de la grande coalition. Mais l'opinion bascule rapidement, et Bruno Kreisky devient chancelier en 1970 à la tête d'un gouvernement socialiste. L'économie est en pleine croissance ; un accord avec l'Italie sur la question du Tyrol du Sud (germanophone, mais rattaché à l'Italie en 1919) donne à cette province une large autonomie ; de nombreuses réformes modernisent l'économie et la société. Frappé par plusieurs scandales, le pouvoir socialiste s'use, et en 1983, les socialistes perdent la majorité absolue au Parlement. L'adhésion de l'Autriche à l'Espace économique européen en 1992 est une étape essentielle préparant l'opinion à une future intégration à l'Union européenne ; l'Autriche y fait son entrée le 1er janvier 1995. Les élections législatives de 1994 sont marquées par la forte poussée de la droite nationaliste et xénophobe représentée par le FPÖ. Aux élections législatives de 1999, le FPÖ devient la deuxième formation politique du pays. En 2003, après de longues tractations, W. Schüssel reconduit la coalition avec son ancien partenaire, le FPÖ ; durablement affaibli, le FPÖ a cessé d'inquiéter et les Verts occupent désormais une position d'arbitre. Pour la première fois depuis dix-huit ans, l'élection présidentielle de 2004 est remportée par un social-démocrate : Heinz Fischer, politicien chevronné, défenseur de l'Etat providence et gardien de la neutralité autrichienne, offre une image rassurante à ses compatriotes en formant un solide contrepoids à la droite.
Après plus de trois mois de tractations entre le SPÖ et l'ÖVP sur un programme commun, les deux partis s'entendent pour former un gouvernement de grande coalition rouge-noir en 2007. Aux élections législatives anticipées de 2008, la débâcle annoncée des sociaux-démocrates se produit. L'ampleur du score réalisé par les deux partis d'extrême droite (FPÖ et BZÖ) jette un froid. Les Verts sont les grands perdants. Cette tendance se confirme aux élections européennes de 2009. Si la croissance reste faible, l'économie, tirée par les exportations et liée à l'Allemagne, échappe à la récession après un fort rebond en 2011. Les élections législatives de 2013 confirment en partie les tendances des précédents scrutins : si les deux grands partis au pouvoir conservent de justesse leur majorité, ils reculent tous deux. Le FPÖ s'installe dans le paysage politique avec 20,5 % des suffrages. Le glissement à droite de l'électorat se confirme lors de plusieurs scrutins provinciaux en 2015 avec la forte progression du FPÖ à Vienne, en Styrie ainsi qu'en Haute-Autriche.
L'exploitation du sentiment identitaire et de l'islamophobie, face à l'arrivée de migrants afghans, syriens ou irakiens par la route des Balkans ou l'Italie, contribue en grande partie à cette très forte poussée de la droite populiste, mais c'est le partage du pouvoir par les deux grands partis traditionnels depuis des décennies qui est fondamentalement remis en cause.

Informations pratiques

Grüss Gott
En entrant dans les boutiques autrichiennes, inutile de vous fendre de l'impeccable Guten Morgen. Cette locution parfaitement correcte est délaissée au profit du joyeux et sonore Grüss Gott, " Que Dieu te salue ! ".

La propreté
C'est sans doute le premier détail qui vous sautera aux yeux lorsque vous arriverez en Autriche. C'est nickel ! Les toilettes des bars sont impeccables. Quant aux rues, nul besoin de marcher avec le nez plongé sur la chaussée, ici, on ramasse les crottes de chien !

La route du Grossglockner
Cette route panoramique se déroule dans des paysages de montagne parmi les plus beaux d’Autriche. Construite entre 1930 et 1935, elle suit le tracé d’un axe commercial qui relie l’Allemagne à l’Italie depuis le Moyen Age et traverse le parc national de Hohe Tauern, offrant des vues spectaculaires sur les sommets environnants. La route du Grossglockner est ouverte à la circulation de mai à novembre, moyennant un droit de passage.

L'almatrieb
L’almatrieb est le retour d’alpages des vaches qui ont passé l’été en altitude et redescendent dans la vallée à l’automne. Cette fête très ancienne est célébrée avec faste dans nombre de villages, particulièrement au Tyrol. Suivant l’importance du village, la fête dure un, deux ou trois jours. Artisanat, musique et défilé sont les trois mamelles de la fête sans parler des litres de bière ou de schnaps!

La cuisine autrichienne
On parle plutôt de la cuisine viennoise, fortement marquée par les influences tchèques, hongroises, balkaniques, héritage de l’empire austro-hongrois. Mais chaque région a su conserver un patrimoine culinaire vivant dont les spécialités se dégustent dans toutes les auberges et restaurants.
La seule surprise qui attend les non-avertis est le prix du café. Si vous commandez un café, le serveur vous regardera d’un air interrogatif, attendant un supplément d’information, comme petit ou grand, noir ou pas, avec du lait, de la crème ou de la crème fouettée, allégé ou fort… Il y a de nombreuses possibilités de combinaisons. Prenez le temps de faire le tour de la question.

Electricité

Tension électrique : 220 V, 50 Hz. Prévoir un adaptateur.

Que doivent prévoir les amateurs de photos ?

Prévoir une autonomie suffisante, car il n’est pas toujours possible de recharger les batteries. 
 
Quelques mots utiles
La langue officielle de l’Autriche est l’allemand. On y parle aussi le slovène, le croate et le hongrois dans certaines régions. Mais quid du français ? A peu près rien. C’est pourquoi ces quelques mots risquent de vous être fort utiles si vous ne maîtrisez pas la langue de Goethe.
Guten Tag : bonjour.
Guten Abend : bonsoir.
Auf Wiedersehen : au revoir.
Gute Nacht : bonne nuit.
Ja : oui ; Na : non.
Danke schön : merci.
Entschuldigung : excusez-moi.
Bitte : s’il vous plaît.
Sprechen Sie französisch ? : parlez vous français ?
Wieviel ? : combien ?
Vous pouvez demander à votre guide comment les prononcer, votre voyage n’en sera que plus riche. Et puis souriez, c’est souvent le meilleur moyen d’avoir de bons contacts.

Tourisme responsable

Bibliographie

Sites Internet
http://www.anena.org, Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches.
http://www.routard.com/guide/code_dest/autriche.htm.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alpes.
 
Guides
Autriche, Frédérique Fasser, Mondéos.
Autriche, Le Petit Futé.
Autriche, guide du Routard, Hachette Tourisme.
La Vie de la montagne, Bernard Fischesser, éditions de la Martinière.
Les Alpes, collectif, sous la direction d’Armand Fayard, Delachaux et Niestlé.
Les Sports de neige, Jean-Paul Zuanon, Les guides du CAF, Seuil.
Les Traces d’animaux : 100 vertébrés dans votre poche, Jacques Morel, coll. Guide naturaliste, Delachaux et Niestlé.
Connaître et observer la neige pour mieux prévoir les avalanches, Robert Bolognesi, Nathan.
Tout savoir (ou presque) sur la neige et les avalanches, édité par l’Anena.
DVA mode d’emploi, édité par l’Anena.
Dans le secret des avalanches, guide pratique pour l’estimation du risque, François Sivardière, Glénat.
S’orienter facilement et efficacement, Jean-Marc Lamory, Glénat.
Découvrir la neige au travers d’un DVD, Neige et Avalanches, édité par le CRDP-Grenoble.
 
Littérature
L’Homme sans qualité, Robert Musil, Seuil.

Le respect des us et coutumes

L’Autriche est une société plutôt conventionnelle qui tend à suivre les règles établies. Les salutations sont formelles, consistant en une brève et ferme poignée de main. Les titres sont fréquemment utilisés quand vous saluez, comme signe de respect. Quand vous entrez dans une pièce, serrez la main de toutes les personnes présentes. Les Autrichiens sont généralement conservateurs. La présentation et l’habillement sont importants et même quand ils sont plus détendus, les Autrichiens gardent une apparence soignée.
 
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.  
 
Ces précautions favorisent les échanges. 

La préservation de l'environnement

- La faune
En Autriche dominent les espèces originaires d’Europe centrale : cerfs, chevreuils, lapins, faisans, blaireaux, coqs de bruyère, etc. Dans les régions alpines, on peut rencontrer marmottes, aigles et chamois. Afin de se faire une idée sur la faune pannonique, il suffit d’aller admirer le paradis des oiseaux sur les bords du Neusiedlersee (spatules, oies sauvages, hérons, etc.). Une petite population d’ours, surtout établie dans les zones forestières du Sud et dans la zone montagneuse du centre du pays, s’est reformée au fil du temps.
- La flore
Grâce à la grande diversité de ses reliefs et de ses climats, l’Autriche offre de nombreuses espèces végétales et compte parmi les pays européens où il y a le plus de forêts, les nombreuses espèces d’arbres diffèrent selon les régions. La flore alpine est particulièrement variée et colorée : edelweiss, gentiane, arnica, rhododendrons, bruyère… Dans la partie nord des Alpes, on trouve surtout de grandes prairies verdoyantes et dans la région pannonique, ce sont maquis et steppe qui dominent. Les parcs nationaux autrichiens, qui s’étendent sur plus de 3 % du territoire, participent largement à la diversité animale et végétale du pays.

Pour conserver ce patrimoine naturel d’exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que nous sommes seulement invités dans son propre territoire. Lire notre conseil de guide "La faune de montagne" https://www.allibert-trekking.com/197-respect-faune-montagne
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles, lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les grandes villes ou ramenez-les avec vous.
— Dans le cadre d'une démarche responsable, évitez l'achat de bouteilles en plastique. Nous vous conseillons de prévoir une gourde personnelle que vous pourrez remplir.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la chambre, pour éviter une surconsommation énergétique.
— Si vous dormez en refuge, consultez notre conseil de guide sur les règles de vie dans les refuges : https://www.allibert-trekking.com/199-regles-refuges

Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.

Comment réduire votre empreinte

Comment réduire votre empreinte carbone ?
Vous pouvez participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en versant le montant de la compensation des émissions de CO2 liées à votre vol sur le site du GERES : http://www.co2solidaire.org/fr/component/hob_co2/?view=calculateur.
A titre d'exemple, voici le montant de la compensation pour un vol aller et retour vers l'Autriche : Paris - Innsbruck, 9 € ; Paris - Salzbourg, 10 € ; Paris - Vienne, 13 €.