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Kenya – Tanzanie : La grande migration

Phénomène spectaculaire, la plus grande migration de mammifères terrestres du monde se déroule en Afrique, entre la Tanzanie et le Kenya, chaque année. Un cycle vertueux, source de la conservation de l’un des plus anciens écosystèmes de la planète. Les acteurs de ce spectacle : un million et demi à deux millions de gnous, accompagnés de plusieurs centaines de milliers de zèbres et d'antilopes. Un véritable torrent vivant, sans cesse en mouvement, parcourant plus de 3000 kilomètres au rythme des saisons.

Le gnou, le pilier

Au cœur de ce biotope, l’humble gnou tient le premier rôle. Véritable pivot, il est au centre de ce phénomène étudié depuis les années 1960. C’est grâce à ses déplacements que les vastes plaines du parc national du Serengeti en Tanzanie ont pu retrouver leur verdoyante brousse d’antan. Les grands troupeaux de gnous régulent la pousse de l’herbe, la formation végétale des prairies et par conséquent la vie des autres animaux. Leur migration permet à la végétation de se régénérer, tout au long de l’année, et de reconstituer les immenses réserves d’énergie, nécessaires à la survie des espèces. C’est le passage d’une saison à l’autre – de la saison des pluies à la saison sèche – qui déclenche la fabuleuse aventure de la grande migration.
 

Le temps 

La transhumance se met en marche. On dit que les gnous sentent l’arrivée des pluies, l’odeur des orages dans le lointain. Ce serait grâce aux bruits de ces derniers qu’ils parviennent à se repérer et à guider la migration. La saison des pluies s’étiole et la saison sèche s’installe. Les plaines verdoyantes laissent place aux immensités arides. Les points d’eau se transforment en mare de poussière. La nécessité de survie devient la plus forte.

Telle une armée, les gnous, zèbres et antilopes, se déplacent de la région de Ndutu au sud-est du parc national du Serengeti, vers le nord, jusqu’à la réserve du Masaï Mara au Kenya. Ce cycle commence en mars - après la naissance annuelle des gaous, petits du gnou, en février – et se termine au même endroit, au mois de janvier de l’année suivante.

Les gnous se meuvent dans le but d’avoir accès à une nourriture qu’ils ne trouveraient pas sans se déplacer. Les lions, dont la plus grande colonie se situe au Serengeti, regardent leurs proies s’en aller vers le nord, en quête d’eau et de pâturages salvateurs. Sur leur passage, les gnous façonnent le paysage. Une fois les hautes herbes dévorées, l’épopée continue. Les occasions sont rares durant la migration de se reposer. Et les dangers nombreux.
 

L’obstacle

Sur son chemin, l’armada déterminée doit faire face à de périlleuses traversées. La rivière Mara, point de passage obligé pour rejoindre le Kenya - ou pour en revenir - s’avère la bête noire de cette transhumance spectaculaire. Après des milliers de kilomètres, le voyage peut se terminer ici, dans la rivière. Là où les crocodiles affamés surveillent les eaux, à l’affût du moindre écart.

Les animaux évaluent la difficulté, patiemment. Puis il en suffit d’un. Celui qui montre la voie. Les colonnes s’engouffrent. Des grappes entières quittent la berge pour tenter de rejoindre l’autre rive. Les gnous, dotés d’un tendon dans les sabots qui agit comme un ressort, rebondissent sans effort. La course est efficace. Les petits gnous suivent leur mère. Dans la bousculade, la séparation est inévitable. La loi de la nature prend le dessus. Nombreux sont ceux qui rejoignent la berge tant espérée. Ils se regroupent, comme pour se compter. Quelques instants. La réserve du Masaï Mara n’est plus très loin. La grande migration reprend, observée d’en haut par ceux qui ont le ciel pour domaine. Une chorégraphie époustouflante. Des milliers de protagonistes. Vainqueurs et vaincus.
 

La vie

Les mois de juillet et août permettent à la horde courageuse, venue de Tanzanie, de se repaître dans les grandes étendues de la réserve nationale du Masai Mara, au Kenya.

Après ce grand périple, il est temps de reprendre la route entre les mois de septembre et octobre, pour rejoindre son lieu de naissance, là où tout a commencé, les plaines herbeuses du Ndutu. Ici, d’autres petits verront le jour pour racheter le lourd tribut payé par la nature dans la rivière Mara. Pour boucler la boucle et recommencer un nouveau cycle. Le cycle d’une végétation renouvelée. Le cycle des saisons qui défilent et du temps qui passe. Le cycle de la vie. Pour assister, une fois encore, au spectacle vibrant de la nature : la grande migration !
 

Résumé

Quand voir et quand a lieu la grande migration au Kenya et en Tanzanie ?

La grande migration n’a pas de début ni de fin stricts : elle suit le rythme des pluies, des saisons et de la végétation. Tout au long de l'année, elle offre un spectacle exceptionnel. Certains temps forts permettent d’en observer les scènes les plus marquantes et de vivre une expérience unique.

  • De janvier à mars – sud du Serengeti (Ndutu, Tanzanie)
    Période des naissances : des centaines de milliers de gnous mettent bas, tandis que les plaines verdoyantes attirent de nombreux prédateurs, contribuant eux aussi à mettre en scène un spectacle saisissant.
  • D’avril à juin – centre et ouest du Serengeti
    La nourriture devenant rare, les troupeaux remontent progressivement vers le nord dans un paysage de plus en plus sec, marquant le début d’une migration diffuse mais déjà spectaculaire.
  • De juillet à août – rivière Mara et Masaï Mara (Kenya)
    Le temps fort le plus spectaculaire : les traversées de la rivière Mara, avec leurs scènes mythiques de passages en masse sous la menace des crocodiles. C’est la période idéale pour un safari au Kenya.
  • De septembre à octobre – Masaï Mara puis retour vers la Tanzanie
    Les troupeaux profitent encore des pâturages kenyans avant de reprendre la route vers le Serengeti.
  • De novembre à décembre – retour vers le sud du Serengeti
    Avec les pluies courtes, les gnous rejoignent peu à peu les plaines de Ndutu, bouclant le cycle.

Quel animal effectue la plus grande migration ?

Parmi les animaux de la savane, c'est sans surprise le gnou qui est le grand protagoniste de la plus vaste migration terrestre au monde. Chaque année, entre 1,5 et 2 millions de gnous parcourent plus de 3 000 km à travers les plaines de Tanzanie et du Kenya, suivis par des centaines de milliers de zèbres et d’antilopes.

Véritable clé de voûte de l’écosystème du parc national du Serengeti et de la réserve du Masaï Mara, le gnou façonne les paysages par son passage, régule la végétation et conditionne la survie de nombreuses espèces, des herbivores aux grands prédateurs. Une migration aussi spectaculaire qu’essentielle à l’équilibre de l’un des plus anciens biotopes de la planète.